mardi 30 septembre 2008

Tranches de vie quotidienne à la chapin....

ANTIGUA, GUATEMALA
LE LUNDI 6 OCTOBRE 2008
11H54

La vie est dangereuse ici et ne tient qu'à un fil! Les gens sont armés de machettes et le soir pour rentrer, quand tu es une fille seule, vaut mieux te trouver un gars armé pour t'accompagner! C'est comme un taxi, mais à la place il marche avec toi jusqu'à ta maison et tu le payes. Aussi lorsque tu gares ta voiture, il y a des mecs qui se promènent et qui te propose de garder ta voiture pendant que tu es occupé. Personne ne laisse sa voiture stationnée sur la rue très longtemps. Il y a des stationnements fermés et des gardiens pour ouvrir la porte.

Aussi quand on se promène en voiture le soir, il y a une chose à laquelle il faut faire attention. En plus des nombreux éboulements de terrain en raison des fortes pluies, et de la façon de conduire comme des fous en faisant des dépassements dans des voies simples, il y a les gars saoûls au volant! Il faut conduire de façon à les éviter, et se dépêcher à s'enlever de leur chemin, sinon gare à vous...

Lundi soir dernier, à 18h, alors que la nuit tombait, je me suis rendue à la capitale (pour aller voir un très bon spectacle de Mademoiselle K, une chanteuse française de passage) toute seule en transport public, le brouhaha total (au moins trois personnes travaillent dans le bus: un chauffeur, un qui fait la circulation à l'extérieur de l'autobus et qui crient aux personnes de monter, et un autre pour ramasser l'argent, ah oui et un autre pour placer les gens dans l'autobus bondé avec la musique au fond!) Les attaques de bus sont fréquentes... Des attaques pour voler l'argent au chauffeur et aux passagers.

Après le guagua, j'ai dû prendre un taxi et il m'a fait peur car ici c'est courant de demander son chemin trois fois, question de vérifier les infos de l'autre et de faire une moyenne! Aussi il s'est arrêté prendre du gaz je ne comprenais plus, c'était long, mais au moins tu négocies ton tarif avant. Je ne me suis pas fait avoir, mais j'ai eu chaud, je ne comprenais pas qu'il ne sache pas où j'allais, mais semble-t-t-il que les chauffeurs ne connaissent que leur "zone"(car la ville est divisée en zones) et quand je suis descendue de l'autobus (je ne suis pas descendue où c'était prévu) j'étais à trois coins de rue de la zone la plus criminalisée d'Amérique centrale!!!

Vendredi dernier, j'ai assisté à une pinata. Vous savez les poupées à l'effigie d'un personnage quelconque sur lequel on tape avec un bâton jusqu'à temps que les bonbons tombent. C'est ma prof d'espagnol qui m'a invité à sa fête de famille. Ma prof elle a 38 ans. Elle n'en paraît pas tellement plus, mais dans sa tête on dirait qu'elle se sent vieille. Elle a 3 enfants dont le plus vieux a 15 ans. Ici c'est pas rare de voir des femmes de 33 ans avec 9 enfants! Pas de contraception parce que les hommes auraient peur que leurs femmes découchent. Et puis la violence conjugale est fréquente. Eh le machisme... beaucoup de chemin à faire encore.

Cette semaine se tient le Forum Social des Amériques à la capitale. Il y des assos québécoises présentes entre autres. Essaierai de vous faire quelques compte-rendus si je prends connaissance de nouvelles initiatives.

Je me tiens au courant de ce qui se passe en Bolivie avec la crise politique. Je lis un blog très intéressant qui me résume la situation. Voici l'adresse pour ceux que ça intéresse http://mabb.blogspot.com/


Ici l'autre jour j'ai fait des interviews avec des vendeurs de vêtements usagés. Ma prof m'accompagnait, le grand luxe!!! Sauf que les gens ne veulent pas parler de leur commerce... Secret, je le savais, mais ça s'annonce difficile, surtout avec la loi nouvellement instaurée en Bolivie. Mais j'en apprends toujours un peu plus, alors ce n'est pas perdu!

J'apprécie beaucoup apprendre avec Norma, elle très sympathique. On parle de toutes sortes de sujets sociaux, sur la vie ici, sur les mentalités, les habitudes, etc. C'est la proprio (son mari plutôt) de l'appartement de mon amie Elisabeth. Elle habite juste en-bas avec sa famille et je descends un escalier à 14 h, le plus souvent en retard, car au est Guate ou on ne l'est pas! Ici on dit "Je te vois dans 10 minutes, mais 10 minutes c'est une heure en temps chapin!" (signifie Guatémaltèque), on parle alors d' une heure! On s'habitue, mais c'est diffile avec notre sens de l'efficacité beaucoup plus inculqué qu'on ne le pense....je m'enrage souvent, tout prend tellement de temps (et moi qui est souvent pressée!!)

Ensemble on travaille à la table de la cuisine. C'est aussi elle qui garde Esther parfois quand Eli sort avec ses amis et moi! Il y entre autres deux bars-restos à Antigua où c'est sympa d'aller parce que ce sont les amis de mes amis qui les tiennent. Un appartient à un Suisse et l'autre à un Français (crêperie). Ici les étrangers masculins sortent souvent avec des Guatémaltèques et les Guatémaltèques aiment bien les étrangères (même si ça marche pas tout le temps). Souvent, les mecs se marient dés que la fille tombre enceinte sans l'avoir voulu. C'est très "religieux", oui religieux, mais surtout conservateur.

Il y a aussi le phénomène des églises évangéliques qui est très intéressant à observer. Et celui des clôtures qui poussent!!! Vous reparlerai de tout ça, promis. Et aussi de ma ballade au marché maya de Chichicastenango.

Tengo que estudiar mi espanol ahora, porque no voy a estar una buena estudiante si no le hace!

Adios

dimanche 28 septembre 2008

J'ai vu le boa !

DIMANCHE, 28 SEPTEMBRE 2008
LAC ATITLAN, GUATEMALA
21H15


Escapade de 3 jours au Lac Atitlan




Ici bas, une photo du pick-up immense avec lequel nous avons voyagé dans les minuscules rues des villages de Lac Atitlan. Non sans peine et sans anecdotes mémorables. Des femmes au volant en plus dans un pays aussi machiste!!! "Allez donc sur l'autoroute avec votre camion" qu'on s'est fait dire alors qu'on tentait une manoeuvre de marche arrière dans une mini artère alors que dix "touc touc" (les petites mobilettes couvertes d'une toile et qui transportent trois personnes à la fois) nous klaxonnaient comme des fous et que toutes les familles de la rue nous regardaient éberluées sans rien faire !

Aussi il y a des routes tellement dangereuses (les attaques sont tellement fréquentes sur les routes contrôlées par la pègre locale, déguisée en police) que nous avons dû changer notre itinéraire.









Scène du marché de San Lucas Tolimàn








J'ai pu assister à un forum de discussion organisé par l'Union nationale des femmes guatémaltèques grâce à Elisabeth qui y travaille comme agente de recherche.



Une femme indigène (de descendance maya) place son bébé contre elle comme elles le font depuis des milliers d'années.



Lesenfants pouvaient s'amuser avec moi pendant que leurs mamans parlaient et écoutaient!










Murale faites par les femmes du village de San Lucas Tolimàn pour expliquer ce qu'ils souhaitent apporter comme contribution à la société civile.









Pêche à l'harpon dans le Lac Atitlan!












Le Lac Atitlan alors qu'il fait encore beau!







































La famille d'Olga, directrice de lUnion nationale des femmes gutémaltèques dans la ville de San Lucas de Toleman. Elle nous a généreusement reçu chez elle après l'activité de la journée.


















Sur la route aux abords du Lac menant au village de Santiago de Atitlan.
























Nous quittons le quai de Santiago de Atitlan. Très rudimentaire comme vous voyez!



La vue du volcan de San Pedro, le soir sur le balcon de ma chambre d'hôtel!



Un peu plus tôt dans la journée, il pleut... mais les nuages sont toujours magnifiques en altitude!





Eli et sa fille Esther sur le bâteau nous emmenant de Santiago de Atitlan à San Pedro.




Il pleut sur la Lac Atitlan... et sur moi !
Le paysage demeure toutefois magnifique...





Ce Lac pourrait bientôt devenir l'une des sept merveilles naturelles du monde... Il mesure près de 8 km sur 18 km. Les Mayas Kaqjiquel ont longtemps habité autour de ce lac, dont les abords comptent plusieurs villages, mais ils ont finalement capitulé face aux Espagnols, au mileu du 16e siècle.


Le temps s'éclaircit et nous arrivons à San Pedro.

Les ruelles de San Pedro, ce qu'on appelerait des "trails" chez nous!






Zoola People! (eh oui!)

















Le San Pedro touristique!




















Voyez-vous le visage de l'Indien (à l'horizontal)?



















La petite Esther

















Les rues de San Pedro!
















Le boa! Le voyez-vous ? Il est en train de digérer un éléphant !

Saint-Exupéry aurait écrit le Petit Prince après un voyage au Guatemala (autour de 1945) et en particulier au Lac Atitlan sur lequel il aurait atteri avec son avion. Cette montagne lui aurait inspiré le boa qui a mangé un éléphant.

Vous vous rappelez du dessin du chapeau? Les adultes n'ont pas peur du chapeau, mais c'est qu'ils ne savent pas que le chapeau est en fait un boa qui digère un éléphant!

"Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatiguant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications. C'est ainsi 'à l'âge de six ans j'ai abandonné une magnifique carrière de peintre et j'ai appris à piloter des avions."

Pioter des avions ne l'a pas empêché d'écrire de très belles histoires... avec des boas ouverts et fermés. "L'essentiel est invisible pour les yeux."



























Rue du quartier hippie de San Pedro!



Munchies? à 30m !


Du café pousse dans la village, mais on nous sert de l'instantané dans la majorité du restaurant. Comme quoi les richesses des apuvres ne profitent qu'aux riches!



Une pizza... suave?



Transport des avocats à la bonne franquette!


















Esther, la vendeuse de légumes!























La fameuse "camioneta" guatémaltèque





jeudi 25 septembre 2008

Volcán Pacaya

ANTIGUA, GUATEMELA
JEUDI LE 24 SEPTEMBRE 2008
11HOO


Dimanche dernier j'ai fait l'ascension du volcan Pacaya en compagnie d'Elisabeth, de 8 autres personnes et de notre guide José. C'était une expérience mémorable. Il s'agit de l'un des trois volcans en activité au Guatemala. Ils font partie de la chaîne Pacifique qui passe par le Japon et qui traverse l'océan. Il s'agit d'un volcan capricieux et des visiteurs ont subi des domages sérieux et même fatals lors d'une éruption inopinée, alors qu'ils étaient à proximité du volcan. Au début de l'an 2000, le Pacaya a commencé à s'agiter dangereusement, nécessitant le passage à l'alerte orange.




Il fallait donc être très prudent et se méfier des roches ou des nouvelles failles qui pouvaient surgir à tout moment. En dessous de ces roches volcaniques sur lesquelles on marche, on aperçoit la lave. Plus on s'approche d'une des failles importantes de laquelle coule la lave, il fait une chaleur suffocante. Il est très difficle de marcher sur ces roches volcaniques. Surtout quand on pense qu'elles peuvent se briser, que l'on peut tomber et se blesser sérieusement.