vendredi 26 décembre 2008

Feliz Navidad à La Paz

La Paz, Bolivie
Le 26 décembre 2008
13h55

Le 24 au soir, je suis sortie manger sur le boulevard Prado "la Picana de Navidad", ce plat typique servi dans les restaurants seulement la veille de Noël.


Voici la Picana en question, un genre de pot au feu avec trois viandes, du porc, du boeuf et du poulet, du maïs et les fameuses "chunos", ces pommes de terre déshydratées que l'on retrouve dans plusieurs plats de la cuisine bolivienne.

En compagnie de mon ami Fernando, un Bolivien, interprète de profession qui a passé la majorité de sa carrière en Angleterre, en Australie et en Afrique du Sud, et qui était seul pour Noël, j'ai partagé ce repas de réveillon.


Vers 21 heures, il y avait beaucoup de familles qui se baladaient sur le Prado, le plus grand boulevard qui traverse La Paz, divisé par une large promenade entre les voies.



L'arbre décoré par des ribambelles de papiers sur lesquelles les enfants du monde ont écrit des voeux pour les enfants boliviens.


Nous dansons la salsa avec nos amis Lila et John, elle est Irlandais et lui Nouveau-Zélandais! Ils voyagent en Amérique du Sud tout en faisant du bénévolat.


Nous voilà Michael et moi en train de poser avec ce magnifique calendrier (qui comprenait aussi un CD et de l'encens), que Michael a reçu lors de notre échange de présents d'une valeur approximative de 20 Bol. (moins de 4)$!

Howard, un Britannique,qui est aussi le copain d'April, une Américaine. Tous les deux travaillent à LaPaz depuis plus d'un an.



Du haut de mon balcon, j'ai assisté à la fanfare de Noël qui défilait sur ma rue vers midi le jour de Noël.



J'ai pris en photo, le bloc de l'autre côté de la rue devant chez moi, la veille de Noël, pour vous montrer comment le soir, en sortant sur mon balcon, je peux voir à l'intérieur de chacun de ses appartements. Dans la fenêtre du haut, j'ai longuement regarder ce soir-là un petit garçon et une petite fille d'environ 7 ans exécuté des danses traditionnelles boliviennes. Ils étaient adorables!

Chez nos amis Jean et Lindsay, le 25 au soir. Lindsay est le premier Australien de l'histoire marié à une Bolivienne! Il est archéologue. Je l'ai rencontré le premier jour où j'ai emménagé dans le quartier, un jour férié. Je revenais de faire des courses et j'avais grimpé les rues des marchés pendant des heures. Épuisée, je suis arrêtée boire une bière fraîche au Blue Note, le café bar de sa femme en-dehors de la ville ce jour-là. Nous avons vite sympathisé et je l'ai ensuite présenté à Michael, mon coloc Australien. Depuis qu’ils se connaissent, ils sont toujours bien heureux de se retrouver!

Michael, à droite et John, à gauche.


Finalement, même si cette année le Père Noël n'est pas passé par chez moi, et je n'ai assisté à aucune séance de "déballage de cadeaux", j'ai passé un très beau Noël en bonne compagnie!

dimanche 21 décembre 2008

Des nouvelles de "la" Isolda

La Paz, Bolivia
Le 14 décembre 2008
21h20

Je donne ce titre à ce message parce qu'ici on donne souvent des diminutifs aux prénoms, le mien est Isoldita, et aussi on met un "la" ou un "le" devant le prénom, quand il s'agit de parler de quelqu'un de manière un peu familière....Alors "la" Isolda, ou "la" Yseult, comme on dirait au Québec, je l'ai entendu souvent, ces derniers temps. Porfirio, avec qui j'ai fait le voyage jusqu'à Iquique, m'a souvent appelé ainsi. Ça me surprend encore quand je l'entend, mais on s'habitue...

Je reviens du Chili, de la ville d'Iquique, où se trouve le port le plus important au nord de Santiago. Une zone franche, crée pour attirer le commerce de produits de toute sorte vers une grande partie de l'Amérique du Sud, principalement la Bolivie, qui n'a pas d'accès à la mer et dont la frontière se trouve à 3h30 de route. Principalement le commerce de vêtements usagés , la "ropa americana" et de véhicules américains, corréens, chinois...

En partant de La Paz en bus, en direction d'Oruro, pour aller rejoindre mon contact pour mes reportages sur les vêtements, Porfirio Challapa, un importateur bolivien qui possède son entrepôt à Iquique au Chili et son point de vente à Oruro, en Bolivie, j'ai vu mon grand accident impliquant un autobus. Cette route est réputée dangereuse parce que peu large et légèrement en pente pour permettre l'évacuation de l'eau lors des grandes pluies.





Ce lundi là, à 18 heures, je devais rencontrer Porfirio pour me rendre à Iquique avec lui. Voici un aperçu de l'atmosphère rassurante qui régnait à mon arrivée dans le quartier du marché (voir photos du précédent message pour comprendre la différence) de Kantuta, et attendre la venue de Porfirio face à la porte de sa tienda.




Pour vous donner une idée, la même photo, mais le lendemain matin, mardi, jour de marché.



Bien que ce ne soit pas jour de marché, cet homme transporte un ballot de vêtements usagés. Ici à Oruro, dans le quartier du marché Kantuta, il s'agit d'un commerce quotidien.



Finalement Porfirio est bien venu à ma rencontre, avec 45 minutes de retard, avec son 4x4 usagé importé de Chine, mais pour m'annoncer qu'on ne partirait que le lendemain pour Iquique. Il m'a raccompagné à l'hôtel et nous nous sommes donné rendez-vous mardi à 10h à sa tienda. Son magasin de vêtements en gros dans ce quartier lugubre une fois la nuit tombée.



Le lendemain matin, ne voilà pas que je tombe sur des sacs de congrès et d'événement qui ont eu lieu en 2003 et en 2005 à Montréal. Le rouge et le beige. Faute d'avoir envie de les acheter, je demande à les prendre en photo. Le lien est fait, il y a bel et bien des articles usagés qui se retrouvent à Oruro en Bolivie et qui sont distribués à travers toute la Bolivie par la suite, ou même jusqu'au Brésil, au Paraguay et en Argentine, par le biais de la contrebande.








L'entrepôt de Porfirio à Oruro, c'est ici qu'il vend les ballots qu'il importe lui-même des États-Unis. Il s'agit d'un des plus importants importateurs de Bolivie. Sa compagnie porte le nom d'Importadora Atlantida et ces balles sont identifiées avec ces étiquettes, pas toutes par contre. En me promenant dans le marché à Oruro, j'ai vu énormément de balles de sa compagnie, de même que des compagnie Vinex, Chiron et Classic et Spindex, les importateurs canadiens basés à Iquique.

J'ai même ramassé l'étiquette d'Importadora Atlantida par terre en marchant ce matin-là avant de partir, sans savoir que c'était la sienne dans le but de me renseigner par la suite. Quand j'ai su que c'était sa compagnie en arrivant à Iquique, plus besoin de me demander si j'étais avec la bonne personne, je savais que j'avais le meilleur contact que je ne pouvais pas avoir.



En quittant Oruro, cette ville minière de l'Altiplano pour me rendre jusqu'aux montagnes du Chili....





Les montagnes au nord du Chili, appelée la Cordillera de la Costa.


La ville d'Iquique, 250 000 habitants environ.




La plage...



Vue sur le port de la zone franche.... pas pu m'approcher plus que ça pour prendre une meilleure photo, je ne me sentais pas en sécurité, entourée de saoûlons qui regardait mon appareil !



Le centre commercial de la zone franche, là où on fait des achats sans taxes.

Mon amie Cathy, originaire de Santiago, et qui travaille à Iquique dans ce petit hôtel, loin de ses deux enfants, parce qu'elle en période de probation. Elle vient d'être libérée après avoir fait trois ans de prison pour trafic de cocaïne. À 21 ans, elle était enceinte de son deuxième lorsqu'elle a été arrêtée et condamnée à cinq ans. Elle m'a raconté qu'étant dans une situation économique difficile, elle a fait la gaffe de vouloir faire beaucoup d'argent rapidement. Le transport de la drogue d'Iquique jusqu'à Santiago est très important. La ville d'Iquique est peuplée de gens assez dangereux car c'est le port le plus criminalisé du pays.


Voici ce qu'ils ont déchargé en une matinée mercredi à l'entrepôt de Porfirio. Tout cela, et bien d'autre, sera retrié, reclassé et réemballé grâce au travail d'environ 10 personnes et repartira d'ici une semaine vers la Bolivie.


Les trieurs de vêtements. Ils n'ont visiblement pas l'air content que je les prenne en photos. À l'arrière, la machine verte sert à emballer les vêtements dans les balles de plastique. Cette femme classe les souliers par paires.




Ici en bas, l'entrepôt de l'importateur canadien Classic, dont le patron travaille à partir de Toronto. Les vêtements achetés dans la région de Toronto, partiront du port de New York, et ceux de Vancouver, de Vancouver ou de Seattle.



Tous les patrons des compagnies se promènent au volant des 4x4 usagés importés des États-Unis, de la Chine et de Corée. Certainement le commerce le plus lucratif de la zone franche d'Iquique. On importe même de véhicules où le chauffeur est à droite!

Deux petits chiens jumeaux qui ont fait leur nid dans les dédales de l'entrepôt de Porfirio.



Au fond en chemise blanche c'est Porfirio, le proprio, ainsi que ses employés.

On décharge les vêtements arrivés en cargo du port de New York. Les vêtements du Nord des États-Unis sont beaucoup plus prisés par les importateurs que ceux du Sud. La population étant plus riche dans les villes de New York, de Washington et de Seattle, que de Miami et de Houston par exemple.





Nous sommes vendredi, les vêtements sont remis sur les camions pour entamer leur voyage jusqu'en Bolivie. Des transporteurs chiliens font le voyage jusqu'à la frontière, déchargent, et les contrebandiers boliviens prennent le relais dans les villages à la frontière. C'est pour ça que l'on dit que ces villages vivent uniquement de la contrebande de vêtements et de d'autres marchandises, drogue, voitures, marchandises volées, etc.


Ici, une acheteuse en gros de vêtements voit à ce que les balles des vêtements qu'elle a acheté cette semaine soient bien mis sur le camion. Elle s'assure du transport de sa marchandise.


L'activité est à son maximum le vendredi soir dans le quartier des vêtements usagés, de même que dans celui des voitures usagées le vendredi en fin de journée. Les transporteurs profitent de la fin de semaine pour passer la frontière. Le samedi et les dimanche, les effectifs à la frontière sont beaucoup moins importants.



Porfirio, mon contact importateur de vêtements, après avoir mangé du crabe ensemble.

Ici, sur les boîtes que j'ai vu être déchargées, il est clairement écrit "donation". Ce sont des objets de toute sorte. Des bibelots principalement.







Les montagnes qui bordent la zone franche.

Derrière ces portes closes, l'entrepôt de Porfirio.
L'avenue Luis Gonzman, dans la zone franche, là où se trouve plusieurs entrepôts de vêtements.

La nuit tombe, les camions vont bientôt être prêts à partir.




Le soir même j'ai quitté Iquique pour retourner à La Paz. Cette nuit-là il y a avait une pleine lune magnifique, et le temps clair m'a permis de voir, de ma fenêtre dans l'autobus, tous les camions chargés filés vers la frontière.


Le paysage du Chili, le lendemain matin. Il s'agit d'un voyage de plus de 15 heures.












Le passage de la frontière chilienne.