dimanche 30 novembre 2008

El Alto, 6 heures du matin

El Alto, Bolivie
27 novembre 2008
18h00

Bienvenue à El Alto, la Feria del 16 de Julio!

Six heures du matin, les entrepôts ouvrent leurs portes et offrent aux commerçants la marchandise reçue durant la nuit et déposée sous l'oeil bienveillant de leurs propriétaires. Les contrebandiers transportent les vêtements. Ils arrivent à El Alto alors qu'il fait encore noir



Les commerçants viennent acheter dans ces entrepôts de particuliers des ballots de vêtements déjà pré-sélectionnés deux fois et identifier en catégorie et aussi en qualité. La première sélection se fait dans le pays de départ, le plus souvent aux États-Unis, puis à son point d'arrivée, en grande majorité à Iquique au Chili. Une troisième sélection se fait à El Alto.



Les ballots sont aussi classés en "primera, secunda, o tercera qualidad". Les prix varient en conséquence et se situent entre 10$ US, 20$ US le ballot et 50$ US.










Les achats vont bon train.....le soleil s'installe, le temps se réchauffe.



Ceux qui arrive à posséder un tel kiosque ont des vêtements de première qualité. Plus les vêtements sont accrochés haut, plus ils valent chers!






Ces "pousseux" travaillent avec leur brouette géante à transporter les vêtements achetés jusqu'au point de vente de leur nouveau propriétaire.





Un p'tit café?



Les "vendeurs" en gros ouvrent aussi les ballots pour vendre à la pièce aux "petits" commerçants qui n'ont pas l'argent pour s'acheter un ballot entier.




Là où j'ai trouvé des bottes neuves pour 10$!








Ce marché aux milles offres, également lieu d'écoulement de la marchandise volée durant la semaine, propose les jeudi et dimanche, la plus grande quantité de vêtements usagés de tout le département de La Paz. Il s'agit d'un des poins névralgiques de vente au niveau national des vêtements qui continuent d'être importés illégalement depuis l'entrée en vigueur du décret l'interdisant.




Ces kiosques sont montés et défaits le jour même. Si vous saviez le nombre de commerces qui sont seulement extérieurs, même quand ils ont un local, les gens sortent leurs produits à l'extérieur pour les mettre à la vue de tous.



Promenons-nous! Arpentons les rues du marché vers les produits frais.



Les jus à base de fruits ne viennent pas embouteillés et scellés comme chez nous. Non, directement de la chaudière, svp madame!!!




Des épices, des piments séchés.....





Des "chullitos" ces pommes de terre déshydratées au soleil qui font partie de la diète aymara depuis des siècles.

Les restaurants du marché. À la tombée du jour, les rues sont désertes. Tout le monde repart avec ses biens, même sa cuisine!


La viande s'achète à même le sol, fraîchement découpé devant vous, avec des parties comme la tête et les pattes coupée en morceaux.


Un peu d'alpaca pour vous tricoter une p'tite laine? (remarquez que la femme enroule la laine avec l'aide de son gros orteil pour en faire une pelotte!!)




Et en prime, un vidéo, si quelqu'un voulait virtuellement se magasiner une poule?



mardi 18 novembre 2008

Cementerio de La Paz

La Paz, Bolivia
Vendredi, 21 novembre 2007
19h54

Todos Santos

Jour des Morts "festif" au cimetière de La Paz




Le mois de novembre, mois des morts, est aussi le mois le plus fleuri au cimetière, normal, la moitié de la ville vient rendre hommage à ses ancêtres!






Ça paraît pas sur mes photos, mais il y avait du monde!!!!! C'est juste un peu irrespectueux, surtout les dimanches du mois de novembre, où toutes les familles se réunissent pour se rendre aux cimetières avec des offrandes, de les photographier pour faire état du lieu touristique!

Comme dans la plupart des pays d'Amérique latine, les défunts sont d'abord enterrés ou placés dans une crypte, puis exhumés ou incinérés dix ans plus tard.










et quelques pleureuses professionnelles qui accompagnent les enterrements.



Très actif, le quartier du Cementerio.




Ici, on nettoie les vases, on fait les bouquets, on remplit d'eau, et on échange. La pilla (ou le lavabo extérieur) est présent dans toutes les constructions ou presque en Amérique latine. Maisons, commerces, édifices, places publiques....





Est-ce que quelqu'un serait passer par là?



Tout en haut, sur l'Altiplano, le plateau dans les hauteurs de la Cordillère des Andes, la ville d'El Alto à majorité aymaras.



On remarque parmi toutes les offrandes laissées dans ces casiers vitrés, deux "immanquables" : le coca-cola et les feuille de coca. Beaucoup de galettes aussi ou des pan dulce .....hummm, oui mais on bénit même la mémoire des défunts avec du coca-cola....

Signe que s'ils en avaient eu les moyens, les peuples andins auraient eux aussi aimer commercialiser un tel breuvage. Peut-être que non dans le fond, mais pourquoi se servent-ils de cette boisson "américaine" lors de leurs cérémonies rituelles???

Tout plein de questions .....

samedi 15 novembre 2008

Textiles trafiqués et DEA out!


La Paz, Bolivie
Le 15 novembre 2008
22h41


Tissus trafiqués

Steven Berger, serait le premier Canadien dans l'histoire du pays, à être inculpé de trafic de biens culturels grâce au travail acharné d'une chercheur bolivienne. Je suis en train de vérifier l'information pour publier. Cristina Bubba a travaillé plus de 14 ans, en collaboration avec les douanes américaines et canadiennes, afin de récupérer plusieurs pièces textiles volées. Certaines d'entre elles, retrouvées au Canada datent de l'ère pré-inca et inca (certaines datant de 1100 ap.J-C) et ont aujourd'hui été rapporté dans leur communauté d'origine, dans le Canton de Coroma.






Plus de 428 biens culturels protégés par la Convention de l'UNESCO sur la protection des biens culturels ont été récupérés dans des musées de l'Amérique du Nord et des collections privées depuis 1992, dont plusieurs dans les villes d'Halifax, de San Francisco et de New York.





Cristina Bubba, investigatrice du processus de conservation, de récupération et de recherche de ces tissus patrimoniaux.






Les indigènes Aymaras de Coroma, département de Potosi





Tissus volé et récupéré à San Francisco en 1992. De retour dans son ayllu d'origine à Coroma.








La culture de la feuille de coca

La tension n'a cessé de grimper entre Washington et La Paz depuis le 25 juin dernier, date à laquelle l'Agence Américaine de Développement International (USAID) a été expulsée de la Bolivie. Le 10 septembre, le président Evo Morales déclarait l'ambassadeur Philip Goldberg « persona non grata », l'accusant de s'être introduit dans les affaires internes du pays. Puis, le 1er novembre dernier, Morales annonçait la suspension indéfinie des activités des agents de l'Agence américaine de lutte anti-drogue, accusé eux aussi de conspirer contre son gouvernement, et le 11 novembre, celles de la CIA.

Le gouvernement bolivien stipule qu'il compte éradiquer par ses propres moyens la culture de la feuille de coca à des fins illégales. Le gouvernement croit que la régionalisation de la lutte anti-drogue sera efficace en Bolivie par le biais de conventions bilatérales avec les pays voisins que sont le Brésil, le Chili, l'Argentine, du Paraguay et le Pérou. Alfredo Rada, le ministre de l'Intérieur du gouvernement Morales déclarait : " Nous croyons que le recours à la violence pour l'élimination des cultures de coca n'a pas de grands résultats. Le gouvernement actuel a surpassé les tâches en ce qui concerne l'élimination sans violence de ces cultures sans avoir à massacrer des paysans ou à réaliser des fumigations qui ont détruit des fleuves et des forêts ".


Comment le gouvernement bolivien compte éradiquer par ses propres moyens la culture de la feuille de coca à des fins illégales. En assurant aux agriculteurs l'achat de leur production.

Quels sont les mystères de cette culture millénaire, dont l'origine remonte beaucoup plus loin que celle de la poudre blanche? Pourquoi les Boliviens y tiennent tant?




Pour ma culture générale et pour avoir une base afin d'écrire cet article, je me suis rendu au temple de la Coca, à La Paz. Un musée dont l'existence est dû à des médecins, des sociologues, des psys et des anthropologues de diverses institutions nationales et internationales qui ont cru que cette initiative basée sur un savoir scientifique saurait éduquer les gens plutôt que de nourrir des préjugés.

Mentionnons que la coca a été consommé pendant plus de 5000 ans sans endommager l'organisme. Des restes de feuilles de coca ont été découverts dans les tombes des ruines Huanco Prieto au nord du Pérou de 1800 à 2500 av. J.-C..

Au moment de la colonisation, la feuille de coca constituait une forme de potion secrète pour supporter l'esclavage. En mâchant la feuille, les travailleurs des mines et des champs pouvaient travailler plus de 48 heures sans arrêt, sans sommeil et sans manger.

Au début du siècle, les mineurs refusaient d'entrer dans la mine sans la coca. En 1940, elle était déclarée article de première nécessité. Sa vente était obligatoire dans les entreprises minières et de chemins de fer.


En 1950, bien que la coca soit exporter dans de nombreux pays, principalement aux États-Unis, l'Organisation des Nations Unies déclare la culture de la coca illégale en la rendant responsable de la pauvreté en Amérique du Sud (permettez-moi....alors que ce sont eux qui en tirent toutes les richesses).

Et que les propriétés de la coca a donné naissance en 1886 au produit le plus vendu de l'histoire, le Coca-cola.


Pendant, que les coffres des compagnies et des narcotrafiquants gonflent, la Bolivie et sa coca sont déclarées responsables de la toxicomanie du monde occidentale.

Les bénéfices issues du marché de la coca bénéficie uniquement à l'étranger.
1) économie de la royauté espagnole
2) apogée du vin Mariani
3) découvertes des anesthésiques
4) succès spectaculaire du Coca-cola
5) marché multimillionnaire de la cocaïne illégale






La feuille de coca aide le métabolisme à s'adapter aux conditions de vie en altitude et permet au travailleur de ressentir la fatigue plus tard en maintenant un niveau de glycémie stable dans l'organisme. Son usage principale est pourtant celui de la production de Coca-cola.







La coca est une monnaie d'échange non seulement matérielle mais aussi spirituelle. Cette plante, au coeur de la vie magico-religieuse du système andin sert à démontrer la réciprocité au même titre que l'alcool facilite les échanges et renforce les rites dans la culture occidentale. Elle représente les bonnes intentions, comme offrir un verre de vin à un invité ou encore comme le passage du calumet de paix chez les Autochtones du Nord.

N. B. Ne pensez pas que je suis devenue une adepte de la coca, non, je n'ai fait que découvrir une culture qui fait l'objet de bien des méconnaissances et qui à laquelle se rattache bien des explications lorsque l'on s'y attarde.