Oruro, Bolivia
Dimanche 1er mars 2009
17h00
Dimanche 1er mars 2009
17h00
Le Carnaval d'Oruro
Chef-d'oeuvre du Patrimoine Oral et Intangible de l'Humanité
Chef-d'oeuvre du Patrimoine Oral et Intangible de l'Humanité
Pour me renseigner sur cet événement culturel pour moi jusqu'ici sans précédent, tellement ce fût intensément coloré, animé et soulevant, je m’inspire de la « très » scientifique publication spéciale du le journal La Patria, en l'honneur de l'édition 2009 du Carnaval d’Oruro.
La danse de la diablada est l’une des danses les plus traditionnelles de tout le Carnaval d’Oruro
Les fraternités de danseurs se forment au cours de l’année à l’intérieur, entre autres, des syndicats de différents métiers: il s’agit de préparer une fête de l’amitié, de la loyauté et de la prospérité, une importante tradition et une croyance toujours très vivante chez les travailleurs de Bolivie.
Nous étions tous vêtues ainsi, d'imperméables à l'épreuve des ballounes d'eau et de la mousse en bonbonne que tout le monde prend un plaisir à se lancer, car le Carnaval c'est aussi la guerre de l'eau. Le matin en se rendant jusqu'aux estrades il fallait courir parce qu'ils étaient tous cachés sur les toits avec des sceaux d'eau. La première cible : les gringos (les étrangers) et encore plus les gringas blondes évidemment!!
Les voici, les lanceurs d'eau haut perchés. Les voyez-vous sur le toit?
Les toilettes turques, dont je vous épargne l'odeur (et pour lesquelles il faut payer)! Décidemment, c'est ainsi partout en Bolivie, et il paraît, même que c'était pire avant.
Une vendeuse de "focos", les ballounes d'eau qui sont responsables d'une grande partie de l'ambiance festive du Carnaval. On fait une bataille ? Douze pour 40 sous, ça vous va? Ou vous choisissez une bonbonne de mousse à 3$ ?
Pendant ce temps, l'enfant dort....
Une petite faim? Chicharon con mote? Morceaux de porc avec maïs, mais celui que les Nords-Américains donnent aux animaux... Les agriculteurs n'ont pas l'argent pour s'acheter les semences modifiées. Et on s'habitue! Même sans beurre, ni sel!
Non! Ils ont opté pour un sandwich de lomtito. Voilà de quoi nous avions l'air avec nos imperméables et nos guirlandes dans le cou! Michael, mon coloc Autralien et Lorraine, une coopérante Québécoise, en Bolivie depuis deux ans.
C'est sans doute pour ces costumes remplis de tradition et de savoir-faire, pour ces danses aux racines traditionnelles, ces musiques transformées par le temps, depuis aussi loin que 1781, et toute cette dévotion, cette magie, cette mysticité, que l'UNESCO a donné le titre au Carnaval d'Oruro en Bolivie : « Chef-d’œuvre du Patrimoine Oral et Intangible de l'Humanité ».
Los diablos qui sont subordonnés au pouvoir de Lucifer et de Satan et qui personnifient les sept pêchés capitaux soit la paresse, l’orgueil, la gourmandise, la luxure, l’avarice, la colère et l'envie.
La pérégrination débute à l’extérieur de la ville et parcourt les rues, où de chaque côté sont installées des estrades bondées de gens. Les danseurs et les musiciens défilent jusqu’à procéder à une « entrée » majestueuse (les danses plus énergiques, la musique plus intense) à la « plaza central .
Ils se dirigent ensuite en hauteur dans la ville, sur les flancs d’une montagne qui a autrefois abrité une mine importante et sur laquelle on a construit la Cathédrale del Socavon . Cette église surplombe à la fois la ville et toute son histoire minières.
LA DIABLADA : la danse des diables d’Oruro
La diablada trouve son origine avant l’ère précolombienne (avant la venue de Christophe Colon). Il est possible d’identifier cinq grandes périodes dans son développement :
-la première, en 1789, se caractérise par la nécessité d’une manifestation spontanée.
-La seconde étape du développement Carnaval, remonte au début du siècle précédent, en 1900, avec la légende de la Nina Nina, faisant allusion au feu, en langue Aymara, ainsi qu’au nom d’un insecte ressemblant à une abeille dont le venin est mortel. C’est alors que les mineurs ont décidé de se vêtir de costumes de diables afin de vouer un culte à la Vierge del Socavon.
-Puis de 1940 à 1980, le Carnaval s’est institutionnalisé, et c’est à ce moment que le Samedi est devenu le jour de la grande pérégrination en honneur de la Virgen del Socavon. C’est aussi à cette période que la Fondation de la Gran Tradicional Autentica Diablada Oruro, auquel ont succédé tous les autres groupes de danses et musiques folkloriques.
- Aujourd’hui il y a cinq troupes de « diablados » qui participent au Carnaval d’Oruro, et toutes ont été fondées avant 1960. L’implication des femmes dans l’instauration de la tradition carnavalesque devient aussi beaucoup plus importante à cette époque qu’au moment de sa création.
Les chollitas (femmes indigènes portant les habits traditionnels)!
Voici ici une autre danse importante, los caporales.
Cette danse qui date de 1956 a été inspirée de la Saya, dansée entre autres par les Noirs qui habitaient autrefois Oruro, et qui trouve son influence idéologique dans le concept du pouvoir. Elle n’a pas de musique particulière, sinon qu’un heureux mélange de saya, de tunquidis et de negritos.
Ce sont des danses de batailles, de véritables luttes pour obtenir la bénédiction de la Vierge, protectrice des mineurs de la région. Plusieurs participants à la pérégrination ont, bien qu’ils soient très chers, deux costumes. Un, pour le samedi, jour de l’Entrée de la pérégrination, et l’autre, pour le dimanche.
Bienvenue dans les coulisses. Pour les trouver il n'a fallu qu'une petite "vuelta" dans les rues avoisinantes en revenant du restaurant. Les coulisses font
La China Diabla : représente l’obscénité, elle a offensé l’archange Michel avec ses mouvements sensuels.
Los Osos : sont chargés d’ouvrir l’espace nécessaire à la démonstration de la diablada, et représentent aussi les êtres venus envahir leur territoire.
L'Alba. Au levée du jour. L'état d'excitation et d'illumination est à son maximum. Tout le monde a les yeux très brillant, et admire les danseurs et musiciens achevant à ce moment leur procession (parce que ce n'est pas tous les danseurs qui entrent à cette heure évidemment). Il est 7 heures du matin.
Los Naupas sont les diables âgés.
Mes amis Nathalie et Ariën.
À l’intérieur de l’église se trouve une entrée pour descendre à la mine. Au fond du trou se trouve San Simon, l’Ecko tio de la mina. À la fin du parcours de plusieurs kilomètres, les danseurs sont dans un état de transe, ils ont toutefois un sourire radieux. L’almanecer, l’alma, le lever du soleil, le summum de la pérégrination, se manifestent par un rassemblement de tous les musiciens dans un concert commun dans les estrades pendant lequel tous les spectateurs dansent et s’amusent.
D’autres personnages sont aussi présents dans la procession, par exemple, les guérisseurs, « médecins » de campagne, ceux qu'on appelle les « pasteurs » de llama, d’alpacas et de vicunas (lire « propriétaires de troupeaux »),
La cinquième période importante du développement du Carnaval d'Oruoro est sa déclaration au classement des Chefs-d'oeuvres de l'Humanité en 1959. par l'UNESCO. L’année prochaine, cela fera 50 ans que le Carnaval d’Oruro fera partie du riche Patrimoine Oral et Intangible de l’Humanité : légende, histoire, coutumes, religiosité, une célébration encore jalousement et fièrement protégée.